Candidats malheureux éliminés au premier tour, le conseiller général sortant du canton de Marckolsheim Gérard Simler et sa binôme Michèle Claver avaient clairement appelé à voter pour Marcel Bauer et Catherine Greigert. Un appel « particulièrement bien suivi à Boesenbiesen », constatait hier Gérard Simler, dont le binôme avaient obtenu au premier tour 107 voix (65,24 % des votes exprimés) dans ce village ; trois de plus que Bauer-Greigert avant-hier, binôme qui d'un tour à l'autre passe donc ici de 11 à 104 votes !
Le Front National a aussi progressé à Boesenbiesen entre les deux dimanches. En visite sur le chantier de la salle des fêtes hier après-midi, le premier adjoint au maire Jean-Jacques Keusch ne cachait pas être « déçu » de constater que huit électeurs de plus avaient glissé dans l'urne le bulletin Klein-Schwoertzig : 35 voix (25, 18 %) sont allées au FN au second tour. « Ça veut dire que certains ont du mal à se retrouver » dans les choix proposés, estime Jean-Jacques Keusch en jugeant aussi que la vision du conseil départemental n'est pas la même en ville (que symbolise le maire sélestadien) qu'en zone rurale. « Le seul point positif du deuxième tour, c'est le taux de participation qui n'a pas trop chuté », ajoute le premier adjoint.
Ici, on voulait élire Gérard Simler, l'enfant du village voisin (Schwobsheim). Affairé dans son jardin hier après-midi, un habitant bien au fait de la politique locale confie même avoir eu « peur qu'au deuxième tour plus de monde encore vote FN pour contester la réforme, parce qu'il n'y avait pas de candidat d'ici ». Et la nouvelle conseillère départementale Catherine Greigert, de Marckolsheim ? « On ne la connaît pas... Pas encore. »
Pour ce villageois, si Boesenbiesen est le village du coin qui vote le moins FN - et il s'en félicite - « c'est peut-être parce qu'il fait bon vivre ici », une commune paisible où « il n'y a pas de problème, pas de vandalisme, pas de chômage... »
Le vote contestataire aurait été plus prononcé ailleurs dans le Ried selon certaines analyses. Le maire d'Ohnenheim Rémy Stoecklé, en évoquant le « score exceptionnel, ''historique'' du FN » dans sa commune et dans « quatre autres communes, toutes de l'ex-canton de Marckolsheim » (Bootzheim, Hilsenheim, Richtolsheim et Mackenheim), juge que « de tels scores appellent une explication spécifique qui pour Ohnenheim du moins réside dans le sentiment qu'ont eu les habitants de ne pas être respectés en tant qu'électeurs ». Avec « comme seule alternative au FN un binôme auquel ils n'avaient accordé que 16 % des voix [...], ils se sont rebiffés et ont exprimé leur désapprobation au travers du bulletin de vote, sans que pour autant le village soit désormais ''à l'heure du FN'' ».
J.Ey.